Au lendemain de la guerre de 1870, la population parisienne manifeste et exige la création d’une nouvelle ceinture de fortifications pour mettre la capitale à l’abri des bombardements.

Un officier du Service du génie, le général Séré de Rivières, membre du Comité de défense et directeur du Service du génie auprès du ministre de la Guerre, propose un nouveau concept de défense qui s’articule autour de régions fortifiées séparées par des trouées laissées libres.

Portrait du général Séré de Rivières

Séré de Rivières pense que l’ennemi n’osera pas s’aventurer dans ces trouées de peur d’être pris sous le feu latéral des batteries de places. Ce dispositif permet à l’armée française d’être à l’abri des rideaux défensifs lors de la mobilisation et de se réorganiser après des combats difficiles.

En ce qui concerne Paris, le projet de défense prévoit la création de trois régions fortifiées : Nord, Est et Sud-ouest, séparées par des intervalles. Le développement de la ligne principale de défense est suffisamment important pour empêcher un siège et permettre à une armée française en difficulté de trouver refuge derrière cette ligne pour se réorganiser et relancer les combats.

Le général Séré de Rivières ne considère plus la fortification comme un obstacle infranchissable mais comme un élément autour duquel doit s’articuler la manœuvre de l’armée.

Le projet de fortification de Paris fut adopté par le Parlement, le 27 mars 1874 ; il comptait initialement 3 forts au Nord et 5 forts au Sud, pour un budget de 66 millions de franc-or. À la fin des travaux, en 1885, ce seront : 18 forts, 3 redoutes, 2 réduits et 40 batteries qui seront réalisés pour un montant de 82 millions de franc-or.

Le fort de Cormeilles est le premier chantier ouvert pour la réalisation des nouvelles défenses de Paris et sa proximité avec Paris le désignera comme « fort témoin », que les officiels viendront visiter pour découvrir le « système Séré de Rivières ».